Bye bye l'Inde... nos impressions sur le pays

Publié le par tdm.lilievlad.over-blog.com

Adrian :

Le pour :

deux belles découvertes : les temples jains et les sikhs; la visite du city palace de Bundi au petit matin avec les singes pour seuls habitants du palais a été aussi un beau moment. Darjeeling est vraiment une ville à part

Le contre :

en Inde, les relations entre les touristes et les locaux ne sont clairement pas saines. Beaucoup de nos relations nous ont semblé basées sur "la com" qu'ils pouvaient se faire (peut-être avons nous aussi un peu psychotés). Les "meilleures" discussions ont eu lieu seulement avec les plus éduqués (comme partout ailleurs).

La chaleur sur la fin du séjour qui devait insoutenable (il faut dire que nous en étions à 40 degrés).

 

Aurélie :

C'était un pays que je voulais absolument visiter dans ma vie. Ca y est, c'est fait... mais je reste indécise : on a pourtant passé un mois dans ce pays et je suis incapable de dire si je l'ai aimé ou pas.

Comme Adrian, je suis ravie par les découvertes du patrimoine architectural. Excusez mon ignorance, mais je n'avais aucune notion du fait que la culture musulmane était si prégnante en Inde. J'ai trouvé cela passionnant de voir comment des cultures peuvent se mélanger au fil des années... tout du moins sur les aspects culturels (architecture, musique). Par contre, on sent que la religion constitue un frein au mélange (tiens donc !!!).

En fait j'ai l'impression que mes idées athéistes sont renforcées par ce que je vois. Je suis complètement réfractaire à ces croyances en un ou des Dieu(x) qui justifient des inégalités entre les êtres humains (système de caste dans l'hindouisme, rôle abaissé des femmes). Comme au Maroc, j'ai senti sur moi des regards désapprobateurs quand je portais des vêtements sans manches. Pourquoi limiter les libertés comme cela ? Quel bonheur cela apporte-t-il ?

Finalement, je pensais que ce voyage m'ouvrirait de nouvelles perspectives et je me rends compte que je ne suis que confortée dans mes idées. C'est un constat étrange !

La saleté, la chaleur, la nourriture piquante, le regard des gens sont des aspects lassants en Inde. Pour autant, on sent qu'en restant dans un contexte différent (par exemple à une période moins chaude, en faisant du bénévolat quelque part), on pourrait avoir un vécu très différent. Nous avons croisé quelques enfants qui mendiaient. On refusait de donner de l'argent car cela n'est pas recommandé, mais nous avons discuté avec certains d'entre eux et ils sont très attachants avec leur grand sourire et leur vitalité. Ca donne envie de les découvrir différemment qu'en simple touriste.

Publié dans Inde

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V
<br /> Coucou chère cousine et Adrian,<br /> <br /> Je réagis un peu tard mais je voulais profiter de cette petite parenthèse sur l'Inde pour donner mes impressions. Rares sont les gens qui ne reviennent pas de ce pays avec une impression mitigée.<br /> Mais je suis d'accord avec Sandra pour dire qu'il faut que ça décante, après le tumulte du séjour là-bas. Il faut aussi sans doute y rester un minimum de temps pour passer au travers de ces<br /> remparts culturels qui semblent insurmontables au début. Je voudrais notamment exprimer ce que je trouve intéressant dans ce pays, en dehors de la richesse architecturale et l'héritage historique.<br /> Intéressant d'ailleurs ne va pas toujours de paire avec plaisant. Ce que je trouve très intéressant donc, c'est que contrairement à beaucoup de pays, l'Inde ne se visite pas sans un certain<br /> investissement, même non voulu, au sens où tu donnes de ta personne que tu le veuilles ou non. D'une façon générale, la liberté de tout individu dans ce monde se mesure à son statut social et son<br /> pays d'origine. L'occidental privilégié peut considérer le monde comme un vaste champ d'exploration, sorte de menu au restaurant où chaque plat représente un pays. Il choisit à la carte le pays qui<br /> le tente, en fonction de ses moyens, et après il demande à la personne qui l'accompagne : "Alors, comment trouves-tu ton plat ? Est-il à ton goût ?". Et de la même manière que le client peut<br /> savourer son plat sans aucun retour à l'égard du cuisto, le touriste peut arpenter un pays sans descendre de son pied d'estale. Des pays que j'ai visités, seul l'Inde m'a donné cette impression de<br /> ne pas tout contrôler (je ne dis pas que c'est le seul, car je n'ai pas vu grand chose finalement), de ne pas pouvoir justement effectuer un voyage complètement à la carte, sans autres injonctions<br /> que les siennes propres. C'est un pays, une société, qui t'absorbe et te contraint, qui que tu sois. Ton pouvoir d'achat n'est alors plus uniquement synonyme de liberté, mais aussi de contraintes,<br /> car il implique un rôle que les gens ne te laissent pas d'autre choix que d'endosser. Tu dois donc au cours de ton voyage négocier avec tout un tas de luttes. Lutte car tu te fais alpaguer en<br /> permanence, lutte pour trouver ton chemin, lutte pour atteindre un lieu sans être détourné, lutte contre toi-même et tes capacités limitées à supporter d'être malmené. De tout ça, il ressort quand<br /> même une certaine sagesse, car tu finis par te rendre compte que aussi malmené sois-tu, au final les choses progressent, et il ne t'arrive pas grand chose de grave (en général évidemment). Tu<br /> survis quoi, malgré le sentiment d'étouffement. Ça force un certain recul par rapport aux besoins impatients des occidentaux que nous sommes. Ça t'oblige à prendre en considération le monde tel<br /> qu'il est, et pas seulement sur la base de clichés photographiques, mais aussi par une empreinte bien réelle sur ta personne.<br /> <br /> Voilà, en dehors de ça, je me rappelle qu'après une semaine à Delhi je n'en pouvais plus et nous avons fui vers les montagnes, au Laddakh. Quelques semaines plus tard, de retour dans l'Inde<br /> profonde ça allait beaucoup mieux. Les rapports avec les gens qui ont quelque chose à vendre sont toujours difficiles, mais une fois que tu sais voir au travers, ton esprit devient plus disponible<br /> à l'égard de ceux qui n'ont rien à te vendre, qui ont juste un boulot comme toi en France et qui sont contents d'échanger avec toi.<br /> <br /> Voilà, je me suis bien étalée, désolée pour ce récit trop long !<br /> Je vous embrasse et j'espère que vous profitez bien du nord asiatique !!!<br /> <br /> De mon côté j'ai pas mal bougé aussi ces derniers temps, pour le boulot notamment, Maroc et Arizona, et maintenant je m'organise pour visiter un peu l'est des US (ses parcs nationaux et grandes<br /> villes).<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Coucou Virgile,<br /> <br /> <br /> Oui, il faut laisser décanter. C'est un peu bizarre notre voyage, car le fait d'enchainer les pays ne te permet pas d'avoir une image aussi vive d'un pays que quand tu passes des vacances.<br /> Car la continuité territoriale correspond aussi à une continuité culturelle : on retrouve au Népal la culture hindoue mais on découvre déjà aussi la culture bouddhique, etc...<br /> <br /> <br /> Du coup je ne sais plus dire comment j'ai ressenti l'Inde ! Je crois que la chaleur a été vraiment quelque chose de très dur. Plus dur que le choc des cultures ! Pendant qu'on était au Rajasthan,<br /> on n'a pas eu trop chaud et on a passé de supers bons moments. C'est surtout la dernière semaine qu'on a souffert et qu'on n'en pouvait plus.<br /> <br /> <br /> Comme dans tout voyage, on a trouvé que les contacts avec la population était bien trop limités. On ne sait pas comment dépasser cette barrière pour échanger vraiment. Mais comme je le marquais<br /> dans mon commentaire final, on sent qu'il y a un potentiel d'échange : on se regarde avec les gens, on se sourit, une certaine complicit nait.<br /> <br /> <br /> Ce qui me semblerait dur à supporter sur le long terme, ce n'est pas tant l'imprévu, car il est plutôt agréable au final, que la saleté. Voir les détritus partout, les gens cracher, les bouses de<br /> vache, c'est pour moi le plus grand point sur lequel nos sociétés divergent complètement. Il nous est presque insupportable de voir des indiens jeter des détritus dans la nature tandis qu'ils ne<br /> comprennent pas que nous fassions 3m pour les mettre dans une poubelle.<br /> <br /> <br /> Evidemment, il y a aussi tout l'aspect spirituel qui est complètement différent, mais j'avoue n'avoir pas trop chercher à comprendre. Je n'en avais pas envie à ce moment-là ! C'est sans doute<br /> dommage, mais on fait avec ce qu'on a sur le moment !<br /> <br /> <br /> Enfin, on reparlera de tout cela, ce voyage est incroyable. Je crois que l'Asie est bien plus "perturbante" pour notre regard européen que l'Amérique Latine. Ca fonctionne complètement<br /> différemment et on ne s'y retrouve pas facilement !<br /> <br /> <br /> J'espère que tout va bien pour toi. C'est pas facile d'être loin de tout le monde comme ça. Combien de temps comptes-tu rester là-bas?<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> En fait ce que vous en avez tiré de ce pays, va ressortir dans les mois qui viennent et peut-être dans les années qui viennent. Ça va décanter, c'est très riche ce que vous y avez trouvé et<br /> d'ailleurs ce que vous avez trouvé, ce que vous trouvez de ce périple autour du monde<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Tres certainement. Dans le feu de l action, il n est pas facile de faire la part des choses. D un autre cote, je pense que nous le voyions deja tout de suite avec le Nepal et dans une moindre<br /> mesure le Tibet.<br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> <br />